La participation du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde 2030 aux côtés de l’Espagne et du Portugal représente une opportunité stratégique pour promouvoir le développement économique et souligner son statut de puissance diplomatique montante sur la scène internationale, selon l’Institut royal espagnol d’études internationales et stratégiques (ILANO).
Dans une analyse intitulée « La Coupe du monde 2030 : L “émergence du soft power marocain”, Antonio Navarro Amoedo, expert du Maghreb et du Moyen-Orient, explique qu » à travers cet événement mondial, le Royaume du Maroc cherche à se présenter comme un pays ouvert, moderne et ambitieux qui utilise le sport comme un outil efficace pour améliorer son image internationale.
Levier économique structurel
Sur le plan économique, le rapport souligne que l’organisation de l’événement footballistique contribuera à stimuler la croissance économique en accélérant le rythme du développement des infrastructures, notamment :
- Modernisation du réseau routier et aéroportuaire.
- Expansion du réseau ferroviaire, en particulier des trains à grande vitesse.
- Améliorer le tissu urbain des villes d’accueil.
Le Grand Stade de Casablanca est le symbole d’un nouveau Maroc qui aspire au leadership et mise sur les grands investissements comme indicateur d’une transformation globale.
Le soft power au service du rayonnement
L’institut souligne que le Maroc investit dans le soft power en tant que choix stratégique, en mettant en avant le rôle du sport dans l’amélioration de l’attrait culturel et diplomatique, tout comme les Jeux olympiques de Barcelone en 1992 ont contribué à transformer l’image de l’Espagne dans le monde entier.
Selon la même analyse, le Maroc cherche à faire de la Coupe du monde 2030 un jalon de son histoire contemporaine et un levier pour consolider sa position parmi les puissances montantes du sud de la Méditerranée, tant en termes d’infrastructures que d’image d’un pays innovant et ouvert.
Une diplomatie efficace et des alliances renouvelées
Le centre espagnol a souligné les succès diplomatiques du Maroc au cours des dernières années, estimant que l’obtention de l’honneur de co-organiser la Coupe du monde est le résultat direct d’une politique étrangère dynamique. Une politique caractérisée par la diversification des partenariats et l’ouverture à de nouvelles puissances en dehors du cercle traditionnel européen et américain.
Un retour en force en Afrique
Cette tendance s’accompagne d’un retour stratégique du Maroc sur la scène africaine, fondé sur deux priorités essentielles, note l’institut :
- Maintien de l’intégrité territoriale.
- Renforcer son indépendance en matière d’économie, de sécurité et de défense.
Le rapport conclut en soulignant que l’organisation de la Coupe du monde 2030 n’est pas seulement un défi sportif, mais une vision globale pour le Maroc de demain, avec le sport, la diplomatie économique et la capacité d’organisation comme piliers de sa renaissance globale.
